Que la force soit avec moi!

« La féminité n’est pas une incompétence. Elle n’est pas non plus une compétence. »
Françoise Giroud

Victoria a repris le travail. Emma est gardée par une nourrice dans le cadre d’une garde partagée avec une autre petite fille de son âge. Le lieu de travail d’Alex n’est pas très éloigné de leur domicile. En cette période de printemps où les journées sont plus longues, l’adaptation à ce nouveau rythme se fait en douceur. L’envie de continuer ce job va-t-elle pour autant revenir ?

Poursuivre mon aventure professionnelle n’était pas simple. Je vous l’ai dit précédemment, j’avais pris ce poste avec passion et envie. J’aimais manager mon équipe, piloter l’activité. J’adorais être à l’écoute et au service des étudiants. Ce satané besoin d’être sans cesse à l’écoute pour répondre aux attentes de ces personnes qui m’entouraient. Au quotidien nous le traduirons par : être serviable.

En entreprise, être serviable apparaît très vite comme être « un pigeon ». Très ennuyeux lorsque vous ne savez pas faire autrement. Et pourtant j’ai choisi de continuer dans cette direction et « être au service de.. »  Oui ce n’est pas toujours facile, mais je n’y déroge pas. Ne nous leurrons pas, je peux le faire parce que je sais aussi remettre les choses et les gens à leur place. Je n’ai jamais eu ma langue dans la poche. Timide, certes mais pas muette.

Oui, oui je vous assure. Je ne suis pas juste une névrosée, angoissée qui a besoin d’être aimée.

Savez-vous quel est le secret de tout ça ? Un mot, un seul ! Le RESPECT. Respect vis-à-vis de l’autre bien sûr, mais aussi et surtout, vis-à-vis de moi.

Finalement pas besoin de s’aimer pour se respecter semble-t-il. J’ai l’impression que j’ai mis beaucoup de temps à m’aimer (pas sûre que j’y sois tout à fait arrivée) mais je me suis toujours respectée. Ainsi je n’ai jamais accepté que l’on me méprise. Du moins que l’on soit irrespectueux à l’égard de la femme, de l’être humain que je suis.

J’ai donc choisi de donner du sens à mon travail en développant cette écoute et cet intérêt pour autrui. Avec amour et bienveillance, je me suis mise à accompagner tous ceux qui semblaient en avoir besoin. Bien entendu, je commençais par les étudiants en les aidant dans leur orientation scolaire et professionnelle. J’ai la chance de travailler dans un secteur d’activité qui me le permet.

Mais il y a toujours un côté obscur. A nous de savoir l’identifier, l’évaluer, le dominer et le gérer. Je vous fais penser à quelqu’un, j’en suis sûre : Maître Yoda n’est-ce pas ? Je vous rassure je suis un peu plus grande que lui. Pour le reste … vous en jugerez un jour par vous-même je l’espère.

Je disais donc, le côté obscur. Être à l’écoute et serviable vous rapproche de la part de chacun qui est en quête de reconnaissance. Cette « technique » vous permet aussi de bien connaître vos interlocuteurs. Fort de nombreuses informations à leurs sujets, leurs forces et leurs faiblesses, il est facile de les manipuler.  L’obscurité serait donc d’utiliser tout ceci à des fins personnelles. Or, pour rester dans mon rôle de Maître Yoda/ Chef MICHALAK, rajoutez une pincée de bienveillance, soyez totalement désintéressé et vous entrainerez vos collaborateurs/vos amis au bout du monde. Restez toujours honnête et conscient du cadeau que les gens vous font en vous accordant leur confiance

Bien entendu, comme dirait l’autre « nous ne sommes pas dans le monde des bisounours » et un jour vous rencontrez DARK VADOR. J’exagère un peu mais pour rester dans mon rôle je suis prête à tout 🙂

Vous l’avez compris, j’ai rencontré mon DARK VADOR à moi. Celui qui, par ses actes et son comportement, allait réveiller mon « côté obscur ».

Je reviens donc sur mon lieu de travail en avril 2010. Tout le monde, équipe, étudiants, enseignants, semblait content de mon retour. Le staff administratif avait été managé, par mon N+1, à distance et avait dû gérer le quotidien seul.

Vous ai-je déjà parlé de ma problématique vis-à-vis à des hommes ? Pas sûr, mais en résumé, pas question de ne pas être traitée comme l’égale des hommes. Née dans une culture et une famille où les hommes sont les maîtres, autant vous dire que c’est viscéral depuis que je suis petite. Non, mais franchement je ne vois pas pourquoi les filles devraient débarrasser la table pendant que les garçons discutent et rigolent. Quelle injustice ! Quelle absurdité ! J’ai 15 ans et je fulmine.

A l’époque, j’ai donc 35 ans, je suis plus posée mais pas moins agacée par l’inégalité dans le monde de l’entreprise.

De retour à « l’école » mes « démons » sont remontés à la surface à la vitesse grand V ! Dans le monde impitoyable de l’entreprise, avoir des responsabilités vous amène souvent à faire le constat de la « petitesse d’esprit » dont peuvent faire preuve les êtres humains. Si à ça vous rajoutez le fait d’être une femme et de vouloir défendre votre place, vous affrontez la mesquinerie et la mauvaise foi de l’homme d’une part et d’autre part la méchanceté et l’agressivité de la femme que vous êtes. Vous avez compris : le fameux côté obscur.

Ça vous paraît complexe ?? Oui parce que je ne tranche pas et que là…vous ne me voyez pas venir. 🙂

Vous avez raison c’est un sujet compliqué sur lequel à 30 ans je pouvais être intransigeante, à 40 je suis plus nuancée. Ô Surprise.

Et c’est là que j’ai envie, avant de continuer, de vous livrer un constat que je fais chaque jour. Plus je vieillis, moins j’ai de certitudes. C’est donc ça la maturité ? Socrate le disait différemment mais l’idée y est « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu’ils ne savent pas ».

En bref, mes certitudes concernant l’égalité hommes/femmes ne sont plus si tranchées.  Voyez-vous, s’il est une chose que j’ai apprise au fil de mes rencontres, de mes échanges et surtout de mes longs moments d’observation, c’est que nous ne vivons pas dans un monde manichéen. (La classe non ? Je trouve ce mot très joli. Je voulais frimer un peu. Vous aimez aussi?)

En effet, la vie est un joyeux arc en ciel. Voir les choses en noir et blanc, c’est se priver de mille et une beautés. Dans ce raisonnement, les hommes seraient les méchants et les femmes de pauvres victimes de la société masculine ? Un peu simpliste comme théorie.

J’entends les féministes hurler !! Mesdames, laissez-moi finir. Je dis simplement que parfois il vaut mieux être sûr avant d’accuser les hommes de machisme. En effet, souvent,  ils ne sont pas machistes mais ont juste peur.

Et là je vous entends Messieurs, me dire. « Et voilà nous sommes encore les méchants et les poltrons. Impossible de parler avec une femme elle veut toujours avoir raison…» Mais non messieurs, parfois ces femmes ne sont pas hystériques….Elles sont juste…affolées.

Nous y revoilà : tout n’est qu’une question de peur. Et lorsque la peur s’empare de nous, elle déforme la vérité. Nous décryptons les situations avec ce prisme-là. Notre peur se nourrit de nos croyances, de notre histoire de vie.

Me voyez-vous arriver Mesdames et Messieurs ?

Je reviens au travail après 6 mois d’absence. Je suis en pleine remise en question. Je  cherche ma place de maman. Je suis en fusion totale avec ma fille. Bref c’est le chaos dans ma tête.

Je dois organiser ma vie et reprendre mes marques. Certes tout ceci est normal. Mais j’ai peur. Peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne plus avoir le temps pour être au service de mes élèves, de mes collaborateurs. J’ai peur de ne pas réussir à tout gérer au bureau, à penser à tout comme avant. Bref j’ai les chocottes mes chéris.

Suite au prochain « épisode »: voulez-vous savoir qui est mon DARK VADOR?

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