« Tilt » or not « tilt »?

« Notre esprit est une éponge qui s’imbibe de suggestions ». Francis PICABIA

Fin janvier 2016, il fait nuit, Victoria est en voiture, elle rentre du bureau. En général, elle profite du trajet pour téléphoner à ses proches. Mais ce soir-là, elle n’est pas en forme, plutôt déprimée comme c’est le cas depuis quelques semaines. La fin de l’année 2015 a été traumatisante, à bien des égards. La gorge serrée, elle repense aux derniers mois qui viennent de s’écouler.

40 ans! J’ai eu 40 ans en juillet 2015.  Je n’ai pas de problème avec mon âge mais tout de même…. Pour une femme, cela implique beaucoup de choses. Certaines sont imposées par la société telles que la jeunesse et la beauté . D’autres sont incontournables voire inévitables telle que l’horloge biologique pour ne parler que de la maternité.

Je suis donc, au chaud dans ma voiture et je cogite.

4 ans ! 4 ans déjà que nous essayons d’avoir bébé 2. Presque que 4 ans que nous avons recommencé les traitements. Tu penses bien qu’à 37 ans et le passif que j’avais, mon gynécologue m’a de suite prescrit un traitement de stimulation. Et oui naïvement nous pensions qu’Emma étant arrivée presque « naturellement », le 2nd allait ramener ses fesses sans souci. Tu parles, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Non mais franchement, ce n’est pas rigolo si ce n’est pas le parcours du combattant. En même temps c’est un peu de ma faute à vouloir la ramener avec mes grandes théories : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » !! Résultat : quand c’est facile, ça me gave.

Bref, au bout de quelques mois d’essais cools, nous avons entamé les traitements de stimulations hormonales. Je faisais confiance à mon médecin et à la nature. Booster un peu devrait nous permettre de réaliser notre rêve. Malheureusement nous sommes allés d’échec en échec.  J’ai enchaîné les hyperstimulations et les passages sur le billard sans succès. Je ne m’attarderai pas sur le sujet. Mais vous l’avez compris, mon obsession a recommencé !

Et c’est reparti pour un tour infernal dans les « pourquoi pas moi ? » « Qu’est ce qui cloche chez moi ? »

Aucun accompagnement psychologique, suivie par un médecin « en ville » je suis seule au monde devant mon « incompétence » et mes angoisses.

Lors d’une hyperstimulation, je file aux urgences et je m’entends répondre : « votre médecin de ville vous donne un traitement sans suivi et lorsqu’il est au golf vous atterrissez chez nous !! »

Et ???

Moi pas comprendre l’objectif de cette phrase ! Je suis terrorisée, percluse de douleurs et cette bouffonne ne trouve que ça à me dire ? « Mets ton égo au placard ma poulette et dis-moi quoi faire ? Parce que là si tu veux : je n’ai plus confiance en mon médecin d’un coup d’un seul ! » (merci Madame) Je ne sais pas quoi faire parce que cette dame ne me rassure pas et ne me propose pas de solution à mon problème.

Sincèrement, que ce soit dans ce cadre ou un autre, si c’est critiquer pour critiquer il vaut mieux fermer son clapet. Ça n’a aucune utilité ! Ni pour soi ni pour l’autre. Perte d’énergie, manque de bienveillance : un très bon moyen de mettre un peu plus de bazar sur cette terre.

Vous trouvez que j’exagère ? Si peu…

Je vous fais grâce des détails. Mais mon obsession ayant repris. Vous vous doutez, si vous lisez les aventures de Victoria depuis le début, que ma quête a repris de plus belle et avec elle, les rencontres les plus farfelues.

Alors oui, ok les hormones etc… Mais ce n’est pas cool pour mon corps ! Ce n’est pas naturel ! Normalement dans la vraie vie, un couple amoureux donne naissance à un bébé. Nous sommes bien amoureux (ou alors j’ai raté un wagon) mais pour les bébés ça ne fonctionne pas. Forcément ça doit venir de moi. Tout d’abord je suis une femme, ensuite je ne reste pas à ma place de femme, enfin je travaille trop. Je vous rassure : ce ne sont pas des phrases de moi.

Dans ces moment-là , vous entendez toutes sortes de paroles « réconfortantes » ou même de conseils très avisés. Du genre « tu sais, il faut savoir lâcher, on a le nombre d’enfants qu’on mérite » ou encore « tu travailles trop, tu es trop ambitieuse » …. Je vous laisse juge, personnellement les bras m’en sont souvent tombés. Heureusement qu’ils sont bien accrochés, mes bras, et mon cœur aussi d’ailleurs.

Ce sont dans ces moments que vous comprenez que malheureusement vos proches ne vous seront pas d’une grande aide. Non pas qu’ils ne veuillent pas, mais plutôt qu’ils ne savent pas quoi vous dire. Et souvent lorsque l’on ne sait pas quoi dire…on dit des âneries. Oui je suis polie, pour une fois.

Toujours dans ma voiture, j’en suis là dans ma réflexion lorsque mon téléphone sonne. Le nom qui s’affiche sur mon tableau de bord, oui j’ai le bluetooth , est celui de Françoise, ma coach. En réalité j’ai rencontré Françoise pour son activité d’hypnose ericksonnienne. Donc ma coach, c’est plutôt pour le titre.

Oui oui, vous avez bien lu ! De l’hypnose ! Au milieu de tous mes traitements chimiques, je cherche des solutions naturelles. Je suis en thérapie depuis plusieurs années, je vois un ostéopathe pas très conventionnel (je vous en parlerai la prochaine fois). J’ai tenté l’acupuncture, je me suis mise au yoga, je m’intéresse à la méditation. Alors quand ma collègue, au courant de mes problématiques de bébé, me parle de son amie qui fait de l’hypnose, forcément ça fait tilt !

Toutefois ça fait « tilt » et ça s’arrête là. Parce que l’hypnose, là tout de suite, comme ça, c’est un peu risqué. De ce que j’en sais, je peux devenir la proie d’un prédateur et être manipulée. On m’a appris à être méfiante. Je me méfie donc de mon ombre. Faire confiance n’est pas du tout naturel chez moi.

Mais il ne faut jamais dire jamais….

Une année est passée depuis cette discussion avec ma collègue. Je suis curieuse mais je n’ose pas. Il ne faut qu’un petit coup pouce. Celui-ci se présente en la personne d’une autre collègue que nous appellerons Annie. Cette dernière est souvent absente, elle semble avoir des soucis de santé. Elle est souvent triste voire éteinte. Je ne la connais pas bien. Et pour cause, souffrante elle est difficile d’accès. Ô surprise, un matin je la croise dans les couloirs, habillée en rouge, toute joyeuse voire extravertie. Au fil des jours cette bonne humeur ne se dément pas, et s’il reste des moments creux, on la sent bien dans ses baskets.

Vous pensez bien que curieuse comme je suis, (notez que ma curiosité est toujours orientée vers la compréhension de l’humain), je me suis permise de l’interroger sur son changement de comportement. Vous me trouvez culottée ? Vous n’imaginez pas à quel point ! Curieuse mais jamais invasive. Je ne me serais pas autorisée une telle intrusion si elle ne m’avait pas ouvert une porte.

C’est ainsi que je découvre que cette fameuse Françoise l’a aidé à gérer une grosse problématique de santé. L’hypnose ne soigne pas, certes mais alors là je dois avouer que je suis scotchée. Cette fille rayonne.

J’ai donc pris rendez-vous dans la foulée. Le sujet est passionnant, intéressant. Ma curiosité pour le pouvoir du cerveau a eu raison de moi 

Victoria continue sa quête « spirituelle » et personnelle en allant à la rencontre de l’hypnose.

Je vous invite donc à découvrir la suite dans la prochaine chronique. 

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