Et si on s’amusait, tout simplement…

« Les passions sont les vents qui enflent les voiles du navire, elles le submergent quelquefois, mais sans elles il ne pourrait voguer. » Voltaire

Victoria est une passionnée. Entière, elle ne fait jamais dans la demi-mesure. Elle aime ou elle déteste et c’est ainsi qu’elle vit sa quête.

J’inspire, j’expire, je reprends mon souffle. Tout doucement les battements de mon cœur ralentissent et je finis ma balade sportive tranquillement. Qui a dit que la marche nordique n’était pas du sport ?

La semaine reprend son cours et avec elle mes rendez-vous avec moi-même. Cette semaine j’ai de nouveau prévu une séance d’hypnose.

Assise à mon bureau j’observe mon agenda. Mercredi sport, vendredi hypnose, dimanche course à pied…Je m’occupe, je m’occupe, je m’occupe.

L’hypnose…ça m’aide vraiment, depuis quelques années. Ce n’était pas gagné au départ et pourtant aujourd’hui je suis ravie de cette rencontre.

Cette envie de 2éme enfant m’a vraiment amené sur des chemins improbables.

Revenons un peu sur le contexte. « Quand la voix de la liberté affronte la voix de la sagesse » vous vous souvenez ?

Je voulais reprendre ma vie en mains et continuer à m’amuser dans mon travail. J’avais rendez-vous avec les dirigeants d’une école d’ingénieurs. Je n’avais rien à perdre et tout à gagner.

Accrochée à mon instinct, je rentrais dans le bâtiment. Pas glamour à l’extérieur ! Bon je ne vais pas m’arrêter à ça.

Dès que je rentrais dans les locaux je libérais mon instinct. L’énergie passait bien, les étudiants avaient l’air heureux.

Jusque-là tout va bien.

Je suis reçue par la DRH qui m’accompagne dans une salle de réunion et m’indique que nous attendons les Directeurs de l’établissement avant de commencer l’entretien. Gros coup de cœur pour cette femme chaleureuse, attentive et élégante !

Le duo arrive, un homme, une femme !

On dit que les 30 premières secondes sont décisives lors d’une première rencontre. Il m’en a fallu 3 pour lire en eux. Un binôme complémentaire aussi passionnant que passionné. Joyeux lurons chacun à sa façon et brillants. On aime, ou on déteste. A votre avis, j’ai aimé ou détesté ?

L’entretien a duré plus d’une heure, le duo était aussi joyeux que la DRH était sérieuse. J’ai passé un super moment. Hallucinant et à la fois très rafraichissant. Ces personnes étaient extraordinaires. J’étais à ma place, intriguée et à la fois exaltée. J’avais bien sûr adoré nos échanges et j’avais très envie de travailler avec eux.

Je repartais le cœur léger. Espérant sincèrement qu’ils me choisiraient, je me préparais toutefois à une réponse négative. Mais quelle importance ! J’étais restée moi-même, droite dans mes bottes. Pas de chichis, pas de mensonges.

La « patronne », petit bout de femme au regard pétillant et direct, n’y avait pourtant pas été par quatre chemins.

« Vous êtes directrice d’école aujourd’hui, passer à un poste de responsable de département ça ne vous dérange pas ? » J’aurais dû me douter qu’elle me poserait la question. Mais je ne l’ai pas vu venir. Pas de souci, je ne comptais pas être quelqu’un d’autre, je serai franche. Je lui répondis donc « oh vous savez, moi, je ne veux pas être calife à la place du calife. Je veux juste m’amuser. Mon job est mon terrain de jeu, il faut que ça me plaise et que je m’amuse. »

Toujours dans la même veine, elle y alla franco : « vous venez d’avoir un enfant, vous en voulez d’autres ? » J’ai vu la DRH blêmir, ce n’était pas très « bien » de poser cette question en entretien. Je vous avoue, qu’au fond de moi, j’étais morte de rire. Oui la situation était comique. Lui et elle, deux chiens fous déchaînés, et moi (en pleine crise d’indépendance) qui leur répondait du tac au tac, la pauvre DRH devait garder un minimum de formalisme dans cet entretien. J’ai vu le moment où elle allait, au choix, se cacher sous la table ou nous sortir de la pièce en nous tirant les oreilles.

Bon, la p’tite dame pose la question, il faut lui répondre et qu’elle soit prête à entendre la réponse. Et moi je ne vais pas mentir, je ne sais pas faire et de toute façon c’est un principe chez moi : « si on me pose une question, il faut être prêt à entendre la réponse ».

« Pas demain mais oui, je ne vais pas vous mentir, j’aimerai avoir un autre enfant ». Bon ok je n’ai pas dit d’autres enfants…Il ne faut pas non plus exagérer. Je suis directe mais pas totalement allumée.

Les dés étaient jetés. Si je devais intégrer cette entreprise, ce poste serait pour moi. Sinon tout ceci m’aurait permis de faire des rencontres extraordinaires et d’amorcer une reprise de confiance en moi. Il y avait de toute façon quelque chose de très positif qui ressortirait de tout ça. J’en étais convaincue. Et quoi qu’il arrive je ferai tout pour que ce soit le cas.

Quelques semaines plus tard, le téléphone sonnait et c’était mon chasseur de tête préféré. Devinez quoi ! J’avais été retenue pour le poste ! Moi !!!!!! J’étais l’élue ! Je suis la meilleure !  I am the BEST IN THE WORLD ! Je suis à fond, je suis folle de joie. Tout d’abord parce que je vais bosser avec des gens géniaux, j’embarque pour un nouveau voyage exaltant. Et ensuite parce que je vais me faire un plaisir d’expliquer à mon boss actuel que je ne suis pas son larbin.

Ok ça va, ça va ! Cette explosion d’émotions a duré 2 minutes maxi. Oui, mon côté « attention au bonheur, ça fait mal » a repris le dessus à la vitesse grand V. On ne se refait pas.

Mes nouvelles aventures ont débuté officiellement en septembre 2010 dans ce nouveau job. A côté de ma petite structure où nous étions 5 personnes, j’avais l’impression d’arriver au sein d’une multinationale. Je fus accueilli à bras ouverts et chaleureusement par l’ensemble des collaborateurs.

Je découvrais un monde que je ne connaissais pas. Majoritairement composé d’ingénieurs et de scientifiques, j’abordais un nouveau chapitre de ma vie et de rencontres. Un nouveau champ des possibles s’ouvrait devant moi. Moi qui croyais bien connaître les êtres humains, je n’avais pas imaginé à quel point j’étais à côté de mes pompes. Je remercie chaque jour le ciel de me permettre de faire quotidiennement de nouvelles rencontres, de nouveaux profils.

En vieillissant, j’ai de moins en moins de certitudes. Impossible pour moi de « ranger » les personnes dans des catégories, dans des cases.  En avançant dans la vie, je découvre chaque jour, en écoutant, en discutant, en questionnant, en devinant, des milliers de facettes possibles.

Je ne vais pas vous raconter en détail mon quotidien dans cette école mais vous l’avez compris : c’était du bonheur. En charge des relations avec les entreprises, autant vous dire que j’avais un des meilleurs rôles qui soit dans une école d’ingénieurs. Ces profils ne souffrent pas de la crise. Les entreprises leur courent après. En revanche les futurs ingénieurs ont besoin de beaucoup d’accompagnement. Ils doivent aussi travailler plus sur leur posture de futurs managers et leur confiance en eux.

En les soutenant, j’allais grandir avec eux.

En les suivant, j’allais continuer mon introspection et faire de merveilleuses rencontres.

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5 réflexions sur “ Et si on s’amusait, tout simplement… ”

  • 18 mai 2017 à 0 h 38 min
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    Quel bonheur vos articles.braaaaaavo

    Réponse
  • 18 mai 2017 à 9 h 38 min
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    Merci Victoria pour ce bel article plein d’énergie!

    Réponse
  • 21 mai 2017 à 23 h 02 min
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    De l’enthousiasme, du positif, on entend le sourire dans cet article et ça fait du bien ! Bravo !

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    • 22 mai 2017 à 10 h 13 min
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      Merci Eloshanai. L objectif est donc atteint. Ça fait plaisir.

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